Jean-Jacques Le Franc de Pompignan

Jacques Carral

Même s’il s’inscrit dans la longue tradition des récits de voyage, et notamment celui de Chapelle et Bachaumont ses prédécesseurs immédiats, le Voyage que voici, entrepris en septembre-octobre 1740 par Lefranc de Pompignan et deux de ses amis, s’impose autant par l’originalité de sa présentation – une alternance de prose et de vers – que par son allègre fantaisie, volontiers teintée d’humour.
Même s’il s’inscrit dans la longue tradition des récits de voyage, et notamment celui de Chapelle et Bachaumont ses prédécesseurs immédiats, le Voyage que voici, entrepris en septembre-octobre 1740 par Lefranc de Pompignan et deux de ses amis, s’impose autant par l’originalité de sa présentation – une alternance de prose et de vers – que par son allègre fantaisie, volontiers teintée d’humour.

Ce périple, de Toulouse à Toulon, évoque Nîmes et ses “restes pompeux du faste des Césars”, le Pont du Gard, Avignon, la Tour d’Aigues, la Fontaine de Vaucluse et la grotte qui abrita les amours de Pétrarque et de Laure, Lisle-sur-la-Sorgue, occasion de méditer sur les regrets d’Adam, chassé du Paradis “sans y pouvoir laisser sa femme”, Aix-en-Provence, Marseille, “où l’on dirait que l’on respire l’air de toutes les nations”, le célèbre Château d’If, la rade de Toulon et les “Côtes d’Hyères” où les senteurs des orangers, des jasmins et des roses exaltent la sensibilité naturelle du narrateur.

Loin des exercices d’école, des discours convenus et des charges officielles, ce voyage sans prétention révèle chez Lefranc une nature libérée, primesautière, jonglant pour le plaisir du lecteur avec les rythmes variés des vers de 7, 8, 10 et 12 pieds et les effets sonores des allitérations et des assonances

Un document, éclairé de quelque 200 notes, qu’il est important de redécouvrir, tant il complète avec bonheur le portrait du fondateur de notre Académie.