Chargement Évènements

Jean Leymarie, 1919-2006, un Lotois serviteur des Arts

samedi 7 décembre 2024

.

Regards Croisés

Journée d’étude en commun avec l’UPTC et Carrefour des Sciences
8 h 30  à   16 h 30

Salle des congrès – Espace Clément-Marot – Place Bessières – CAHORS

Jean LEYMARIE
Un Lotois serviteur des Arts

 

Quel destin extraordinaire que celui de Jean Leymarie ! Issu d’une modeste famille lotoise, un concours de circonstances lui fait rencontrer René Huyghe, conservateur au musée du Louvre, présent au château de Montal, où sont protégées des œuvres d’art majeur pendant la guerre. Le choc intellectuel et esthétique de cet étudiant brillant, recruté comme gardien, va déterminer toute sa vie. C’est le début d’une brillante carrière d’historien de l’art à la tête de musées prestigieux (musée de Grenoble, musée d’art moderne) et qui s’achève à la direction de l’Académie de France à Rome. Proche de l’artiste Alberto Giacometti, il deviendra vice-président de la Fondation Giacometti de 2003 à 2006. Les profonds liens d’amitié qu’il entretint avec les plus grands artistes du XXème siècle font de lui un homme de culture exceptionnel, multiple, sensible, poète, critique d’art visionnaire.


PROGRAMME
(télécharger le dépliant)

8. h 30 Accueil des participants.

9 h 00 Présentation de la journée par Danièle MARIOTTO.

9 h 30 Jean Leymarie, un enfant du Lot par Cécile FONTANILLE, sa petite-nièce et
Jean Michel RIVIÈRE, président de l’amicale des anciens élèves du lycée et collège Gambetta
Cadet d’une famille de trois enfants, Jean Lucien Leymarie est né en 1919 à Felzines, hameau isolé de Gagnac-sur-Cère. Enfant de paysans modestes et assez austères, il est très tôt repéré par ses enseignants grâce à d’extraordinaires facilités pour étudier et poursuit une brillante scolarité. Il quitte ses études pour effectuer son service militaire au Maroc et entretient une correspondance attentionnée et respectueuse avec sa famille. Toute sa vie il restera lié “pouce à pouce” à ce coin de terre fondamental dans sa relation aux artistes et à sa perception de l’art. Au cours de ses séjours réguliers dans le Lot, sa famille l’accueille chaleureusement. Chaque passage avait son impératif : le pèlerinage à Felzines, Beaulieu, Carennac et Montal où tant de souvenirs et d’émotions l’assaillaient.

10 h Jean Leymarie et la résistance en Haut Quercy par Enzo DELPECH et Charlotte LEROY, chargés de recherche et de médiation pour le musée de la Résistance, direction du Patrimoine ville de Cahors
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Haut Quercy est choisi pour abriter la plupart des trésors des musées nationaux. Aux côtés de René Huyghe, conservateur au musée du Louvre, Jean Leymarie est engagé comme gardien auxiliaire des œuvres en 1943. Un noyau de résistance se forme alors autour du château de Montal sous le nom de « groupe de Montal ». Il s’agit donc de comprendre comment s’articule la Résistance dans le Haut Quercy et quels peuvent être les liens avec le parcours de Jean Leymarie.

10 h 30 Projection du film LA GUERRE DU LOUVRE (52min) de Jean-Claude BRINGUIER co-produit avec le musée du Louvre, avec l’autorisation du Centre national du Cinéma

11 h 30 Pause

11 h 50 Il n’y avait pas que la Joconde à sauver ! La protection du patrimoine français dans le Lot, 1940-1945 par Pascale
THIBAULT, administratrice des Monuments nationaux et conservateur du patrimoine

Dès l939, les directions des grands établissements culturels avaient organisé leurs procédures d’évacuation de leurs collections, face à la menace d’un nouveau conflit, afin d’éloigner la majeure partie des collections publiques des zones de combat. C’est dans le Lot, après un long périple, que le département des peintures du Louvre termina son exil de 1943 à 1945. La Bibliothèque nationale et ses précieux manuscrits l’avait précédé dès juin 1940. Comment assurer la conservation de ces trésors fragiles, transportés eux aussi d’un lieu à un autre dans un pays en guerre, abrités dans des lieux inadaptés, soumis eux aussi à tous les risques ?

12 h 20 Échanges avec la salle puis repas

14 h 15  Conserver les œuvres d’art dans les monuments historiques aujourd’hui : de nouveaux risques ? par Pascale THIBAULT, administratrice des Monuments nationaux et conservateur du patrimoine.
Les collections conservées dans les monuments historiques, souvent en place depuis des décennies, voire davantage, sont aujourd’hui aussi exposées aux changements climatiques. L’impact de ces modifications, mis en évidence sur l’environnement, est sensible sur ces objets constitués de matériaux soumis à de forts chocs thermiques, à une hygrométrie instable, facteurs d’infestations biologiques, de soulèvement de couches picturales. Dans les collections de Castelnau-Bretenoux, Montal ou Assier, les exemples ne manquent pas pour observer ces dégradations et expliquer comment les prévenir ou les combattre au mieux.

14 h 45  Jean Leymarie, une politique muséale novatrice par Christiane CHARISSOU, diplômée de l’École du Louvre, professeur en retraite.
Nommé conservateur du musée de Grenoble, à l’âge de 31 ans, Jean Leymarie aura été l’instigateur de l’achat de La cage de Giacometti en 1952. Proche du sculpteur suisse qu’il rencontre à Paris au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il obtient l’achat de la pièce au prix de la fonte ! Bronze peint, haut de 175 cm, sculpture de deux personnages posés sur un socle, La cage, œuvre pivot du cheminement de l’artiste, fut la première œuvre de Giacometti acquise par un musée français. Elle est l’exemple du caractère novateur de la politique muséale que Jean Leymarie entreprendra dans ses fonctions de conservateur, affirmant ainsi l’importance des artistes de la première moitié du XXe siècle.

15 h 15  Pendant la pause, projection : Une vie d’écriture (235 publications de 1946 à 2006)

15 h 30 Un historien de l’art à la Villa Médicis par Danièle MARIOTTO, historienne de formation, présidente de l’Université pour tous Cahors Quercy.

La nomination d’un historien de l’art à la tête de l’Académie de France à Rome a conforté la place de cette discipline introduite lors de la réforme voulue par André Malraux en 1971. Au-delà de l’accueil des artistes et historiens de l’art, la Villa Médicis joue un rôle décisif au sein de la vie culturelle romaine et européenne, en mettant en place une programmation artistique qui intègre tous les champs de la création et s’adresse à un large public. Cet objectif sera au cœur des actions de Jean Leymarie de 1977 à 1984. Des expositions particulièrement brillantes concrétisèrent cette union de la recherche et des échanges culturels ainsi que les nombreuses collaborations avec le milieu artistique italien, musical et cinématographique.

16 h 00 Jean Leymarie, l’amour de l’art et des artistes par Raphaël LOISON, chargé de mission au ministère de la Culture, en retraite.
Raphael Loison apportera le témoignage de sa rencontre et de sa collaboration avec Jean Leymarie dont il écrit au moment de sa disparition : ce paysan du Lot au sourire de sphinx compréhensif savait parler des peintres et des sculpteurs comme personne.
Il pouvait à la fois respecter et enrichir la part de savoir rigoureux nécessaire à toute contribution à l’histoire de l’art et y faire souffler le vent de l’esprit et de l’émotion sans lesquels toute analyse n’est qu’une autopsie. Ce souffle lui venait de son commerce avec l’œuvre, de sa connaissance de l’artiste. Il évoquera les liens d’amitié privilégiés que l’historien de l’art et le conservateur de musée sensible et passionné entretint avec les plus grands artistes.

16 h 30 Échanges et clôture de la journée.

                     

 

 

Image mise en avant : CC BY-SA 3.0

Détails

Date :
samedi 7 décembre 2024
Catégorie d’Évènement: