26 octobre 2025
CARDAILLAC
Cardaillac
Fons
Moulin de Goule
Images de
Bruno Sabatier
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27 avril 2025
Périgord
Forges d’Ans
Saint-Just
Château de Hautefort
Images de
Bruno Sabatier
Alexandre Lagaly
La forge d’Ans, au cœur du Périgord Noir, est la première et seule visite inscrite au programme de la matinée. Au terme d’une longue route et de quelques errements, nous sommes enfin chaleureusement accueillis autour d’un café par l’association « La Route des canons de la forge d’Ans » créée en 1996, représentée sur place par sa secrétaire, Mme Nicole Gouthier, et son trésorier, M. Bernard Mercier, qui vont nous servir de guides.
S’il n’est guère surprenant de trouver là une forge en raison de la présence de minerai de fer et du charbon de bois longtemps utilisé dans la sidérurgie et depuis des temps très anciens, c’est l’ampleur atteinte par l’établissement à l’Époque moderne et sa spécialisation dans la fabrication de canons de marine loin de tout port qui sont particulièrement surprenants. Sur le site, nos guides nous rappellent fort opportunément (nous sommes au lendemain d’une forte crue des cours d’eau de la région) qu’au minerai de fer et au charbon de bois, autrefois abondants dans la région, il faut ajouter la présence du Blâme, cours d’eau assez régulier et puissant, qui a été partiellement canalisé pour faire fonctionner des roues hydrauliques, énergie indispensable aux soufflets du haut-fourneau et autres équipements sidérurgiques. Ans va bénéficier du programme de constructions navales des règnes de Louis XIV et Louis XV et au-delà, jusqu’au début du XIXe siècle, pour équiper les vaisseaux de la marine de guerre de canons de fer de fort calibre. Ces commandes inattendues dynamisent un site qui va s’étendre autour des hauts-fourneaux – la forge en comptera jusqu’à trois – avec d’autres bâtiments : moulerie, forerie, forge, affinerie et divers hangars de stockage. On comptera jusqu’à 400 personnes travaillant sur le site dans une quinzaine de corps de métiers, sans compter les ouvriers extérieurs à la forge, mineurs, bûcherons, charbonniers, etc. Témoins de cette intense activité, il ne reste aujourd’hui que deux hauts-fourneaux qui, par chance pour nous, viennent d’être remarquablement restaurés, et les fondations des autres locaux abandonnés à la fin du XIXe siècle puis en grande partie détruits avant 1950. S’y ajoute, parfaitement conservée, une remarquable maison de maître construite sous l’Empire par Jean Festugière, un des maîtres de forge qui succède à la famille des seigneurs d’Hautefort et aux Bertin. C’est aujourd’hui une propriété privée en passe d’être entièrement rénovée.
Extrait du compte-rendu de Patrice Foissac
(bulletin de la SEL 2025-2)














































































