.LE DESTIN DE BABEL
Laurent Wirth

Comme Babel, l’Europe, depuis l’invention du mot par les Grecs jusqu’a nos jours, a été partagée entre un principe d’union et un principe de division, tant sur le plan culturel que sur le plan politique. Son histoire n’est pas celle d’une marche vers un horizon unitaire. Elle est accidentée, combinant lumières et ténèbres.
Ce qui fit un temps son unité a pu même engendrer dissemblances et déchirements : sa babélisation linguistique est issue de la dilatation de l’espace latin, la « Jatinitas » ; les guerres religieuses, qui l’ont ensanglantée à l’époque moderne, ont été les fruits amers de la christianitas médiévale ; l’affirmation des langues vernaculaires a été le produit de la « République des lettres » des humanistes européens ; les nationalismes, qui l’ont déchirée à l’époque contemporaine, résultent de la perversion d’un idéal des Lumières : la souveraineté de la nation.
Se pencher sur cette histoire, c’est se poser la question de la difficile construction d’une identité européenne, qui exige de se fonder non sur le rejet de l’altérité mais sur son intégration.

Comme Babel, l’Europe, depuis l’invention du mot par les Grecs jusqu’a nos jours, a été partagée entre un principe d’union et un principe de division, tant sur le plan culturel que sur le plan politique. Son histoire n’est pas celle d’une marche vers un horizon unitaire. Elle est accidentée, combinant lumières et ténèbres.
Ce qui fit un temps son unité a pu même engendrer dissemblances et déchirements : sa babélisation linguistique est issue de la dilatation de l’espace latin, la « Jatinitas » ; les guerres religieuses, qui l’ont ensanglantée à l’époque moderne, ont été les fruits amers de la christianitas médiévale ; l’affirmation des langues vernaculaires a été le produit de la « République des lettres » des humanistes européens ; les nationalismes, qui l’ont déchirée à l’époque contemporaine, résultent de la perversion d’un idéal des Lumières : la souveraineté de la nation.
Se pencher sur cette histoire, c’est se poser la question de la difficile construction d’une identité européenne, qui exige de se fonder non sur le rejet de l’altérité mais sur son intégration.

Laurent Wirth, agrégé et docteur en histoire, a été professeur en classes préparatoires a Limoges, Toulouse et au lycée Henri IV à Paris, puis inspecteur général de l’Éducation nationale, doyen de son groupe Histoire et Géographie.