Carnet de guerre et de captivité

André Ségol
Transcrit et commenté par Bernadette Ségol

Le carnet laissé par André Ségol, mon père, a longtemps attendu que quelqu’un ait le temps et l’envie de le lire. C’est le 17 mai 1941 qu’il achète ce modeste livret et commence sa narration des événements passés, à partir de notes consignées sur un tout petit calepin noir. Pourquoi arrête-t-il d’écrire en octobre 1942 ? Il devait encore passer trois années dans le camp de Wolfsberg. De ces trois années ne restent que de brèves références dans ses agendas.

Né à Terrou, un petit village du nord-est du Lot, le 12 février 1915, il alla à l’école du village, puis en pension à Aurillac, pour faire des études secondaires. Il passa avec succès les deux baccalauréats en 1933 et 1934. Il partit à l’armée à 21 ans, le 19 octobre 1936 et termina son service militaire le 14 octobre 1938, après les accords de Munich. Rappelé le 20 mars 1939, il vécut la drôle de guerre, la guerre, la reddition, cinq années au Stalag XVIII A à Wolfsberg. Son voyage de retour dura plusieurs semaines. Enfin, il débarqua à Marseille, le 8 juillet 1945.

La transcription de ce carnet fut, pour moi, une leçon d’histoire. J’ai beaucoup appris. Tous ces souvenirs ne devaient pas être perdus pour ma famille et pour des lecteurs en quête de détails vécus. Ce fut aussi une nouvelle rencontre avec papa. Ces notes – ses notes – m’ont profondément émue.J’y ai retrouvé mon père, sa rigueur teintée d’une rigidité que le temps modéra. J’ai retrouvé l’être positif, déterminé, spirituel, sensible et affectif qu’il était. Il me manque d’autant plus. Son récit mérite attention et respect.
Bernadette Ségol, juin 2019.