Sorties 2017



Le rendez-vous matinal était fixé devant l’église de Tauriac que la Société avait déjà visitée il y a quelques années mais, renouvellement des effectifs oblige, plusieurs nouveaux sociétaires avaient souhaité la découvrir autrement que dans une simple excursion personnelle. Voilà chose faite car Anne-Marie Pêcheur nous a offert par son érudition un parcours complet d’un édifice célèbre pour ses peintures murales, tout en le restituant parfaitement dans son contexte historique. Notre guide a volontiers reconnu qu’au premier abord et pour un visiteur trop pressé, l’architecture de cet édifice n’attire pas particulièrement l’attention et que rien ne laisse deviner la surprenante richesse de son décor intérieur. L’histoire de sa construction est assez bien connue grâce au cartulaire des abbayes de Beaulieu et de Dalon. Le site a été retenu par la proximité d’un port sur la Dordogne, Port-de-Sal, dont le nom indique bien à quel commerce il était consacré mais le chemin salinier qui y aboutissait était aussi, comme souvent, un chemin de pèlerinage vers Rocamadour et un chemin militaire de Turenne à Gramat.



Notre traditionnelle sortie d’été, réduite à une demi-journée, était cette année consacrée à la découverte ou, pour certains, redécouverte des églises ornées de la vallée de la Masse et ses environs immédiats ainsi qu’à la visite du village de Lherm où a été créé un très intéressant Musée du fer que la SEL n’avait pas encore fait découvrir à ses adhérents.
Nicolas Bru, conservateur des Antiquités et Objets d’art du département, a bien voulu nous guider dans les visites des églises paroissiales Saint-Perdulphe de La Masse et Saint-Martin de Canourgues (toutes deux commune des Junies dans le canton de Catus). Si le premier édifice est relativement bien connu des amateurs d’architecture et d’art par ses peintures, le second, ayant fait l’objet d’une restauration récente, a révélé un ensemble de peintures murales jusque-là inconnu et digne du plus grand intérêt par son originalité et la qualité de son exécution.

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Anne Bécheau, guide conférencière, nous a fait découvrir le village de Beynac qui s’enroule autour du célèbre château dont l’existence est attestée au XIe siècle. Positionné dans un méandre de la Dordogne, Beynac a joué un rôle important durant les guerres de Cent Ans et de Religion, les seigneurs de Beynac exerçant une domination jusque dans la vallée de la Vézère. Le village existait déjà en 1200, date à laquelle les seigneurs de Beynac signèrent avec les habitants un accord de protection réciproque. C’est à travers les différents barris (quartiers) du village fortifié que notre progression nous a conduits jusqu’à l’ancienne chapelle castrale du château titrée de Notre-Dame et devenue église paroissiale après les guerres de Religion, l’église Saint-Jacques située au cœur du bourg ayant été détruite. L’église est située dans l’ancien castrum constitué du château, d’un village détruit pendant la guerre de Cent Ans. Ce castrum est cerné de remparts érigés sur la falaise à 150 m au-dessus de la Dordogne. La particularité du village de Beynac est qu’il possède encore deux maisons-tours du XIVe siècle érigées dans le barri des Boines, le plus proche du castrum.
En début d’après-midi nous nous sommes rendus au château de Panassou, sur la commune de Saint-Vincent-de-Cosse, à quelque cinq kilomètres de Beynac. Cette char-mante bâtisse composée d’une grosse tour ronde et d’un corps de logis Renaissance fut probablement construite par les Beynac. Le lieu est attesté en 1457. Jusqu’au début du XVIIe siècle, Panassou resta la propriété d’une branche cadette des Beynac puis fut vendu au protestant Jean de Canolle, allié à la puissante famille des Vassinhac. La descendance féminine de Jean de Canolle contribua à faire passer le château aux Theilles puis aux Carbonnières de Jayac et enfin aux Costes de La Calprenède, d’Eyrignac (Salignac-Eyvigues). C’est Marie-Louise Victoire de Costes, née Calvimont, qui cèdera Panassou en 1827 à Pierre Pontou. Selon la tradition orale, le château avait subi un important incendie au début du XIXe siècle. C’est la fille de Pierre Pontou, Victoire Roux, qui l’aurait restauré. Le château est acheté en 1912 par Émile Génoyer, consul de France, et après sa mort revendu à la famille Davezac, qui le possède encore aujourd’hui. Panassou est construit sur une barre rocheuse, au-dessus d’une grotte aménagée qui communique avec l’intérieur du château.