1872

2022

150ème anniversaire de la
Société des Études du Lot

1872 – 2022
150ème anniversaire de la
Société des
Société des Études du Lot

LE LOT A TRAVERS L’HISTOIRE

Jean-Pierre Amalric

Héritier du nom et des limites du pays des Cadurques, le Quercy s’est plu à y trouver son identité ; la part faite par l’historiographie au siège d’Uxcellodunum en a fait une sorte de mythe fondateur. Mais qu’est-il advenu de cette identité tout au long des deux millénaires qui nous en séparent ? Sa personnalité, marquée par une forte diversité, a subi aussi bien l’action de forces centralisatrices – de la romanisation à I’Etat-nation républicain – que des mutations plus ou moins rapides, sous l’effet des migrations des axes de communication, des ruptures religieuses et culturelles… Que reste-t-il de nos jours d’une identité spécifique ne serait-ce qu’au sein de la nouvelle région Occitanie ?

Saint-Cirq-Lapopie
(photo P. Foissac)

Étienne Baux

Une excursion de la SEL (coll. JMR)

Voici un tableau de la Société des études du Lot peu aprés le cinquantenaire de sa fondation, tableau établi sur la décade des années 1930. Qu’en était-il de son rayonnement, de son image dans le paysage culturel local et régional ? Elle était censée, selon l’article 1 de ses statuts, « cultiver et répandre dans le pays le gout des lettres, des sciences et des art ». L’analyse quantitative et sociale de ses membres, celle de son fonctionnement, des principaux thèmes traités dans ses bulletins et au cours de ses séances, de son implication dans les débats du temps, l’occitanisme en particulier, permet d’apporter quelques réponses. On évoquera aussi ceux qui l’ont portée à bout de bras pendant ces années de fausse paix. Tableau brossé sans complaisance mais avec l’empathie d’un héritier.

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Il était une fois : la Société des études du Lot. Ses origines. Quelques faits de son histoire

Jean-Michel Rivière

En ce 150° anniversaire de la Société, il a paru interessant de rappeler ses origines, les buts qu’elle s’était fixés en 1872, d’évoquer ses fondateurs et quelques-uns de ses membres « historiques ». Il sera rappelé, briévement, les grandes dates qui ont jalonné son histoire puis, péle-méle, divers événements qui lui ont permis de devenir cette institution à laquelle prés de cing cents membres sont affiliés, issus d’horizons divers. Une iconographie, provenant, en partie, des archives de la Société, permettra d’agrémenter le propos. Mais, 150 ans de vie ne pouvant se résumer en une demi heure d’exposé, il restera bien des surprises à découvrir pour qui aurait l’envie de rejoindre les rangs de la SEL.

Cahors, l’octroi du pont Valentré (coll. JMR)

Jacques Carral

La Constitution du 5 Fructidor de l’an III (22 août 1795), dans son article 298 crée un Institut national qui est chargé des fonctions antérieurement dévolues aux Académies de l’Ancien Régime. L’article 300 dispose que les « citoyens ont le droit de former des sociétés libres pour concourir aux progrés des sciences, des lettres et des arts ». C’est dans ce cadre que l’astronome montalbanais Duc-Lachapelle fonde la « Société des sciences et des arts du département du Lot séante à Montauban », car Montauban est alors un chef-lieu de district de ce département. Cette communication conte l’histoire de cette jeune Société savante qui, pendant quinze ans — jusqu’a la création du Tarn-et-Garonne, en 1809 – fait preuve d’un grand dynamisme et prend de nombreuses initiatives dans plusieurs domaines scientifiques et culturels.

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Essai biographique sur Jacques-Antoine Delpon de Livernon, précurseur de la SEL

Guy Réveillac

D’Armand Viré à Jean Clottes, de Gilbert Foucaud à Philippe Calmon, de nombreux chercheurs lotois citent Delpon qui avait des connaissances pointues dans des domaines variés : histoire, archéologie, agriculture, géologie, etc. Ces auteurs s’appuient sur des observations rédigées dans son ouvrage majeur, Statistique du département du Lot, avant de développer leur propre thème. La communication se propose de tenter d’aborder les aspects de sa pensée, peu ou pas évoqués dans ses trois biographies connues

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L’archéologie à la SEL, les chercheurs et les thématiques

Cahors, amphitéatre (photo Didier Rigal)

Didier Rigal

Depuis 150 ans, l’archéologie est une thématique importante de la SEL, que l’on retrouve dans les articles du bulletin faisant suite à des communications, et qui est aussi souvent abordée lors des sorties foraines. Le bulletin est ainsi la source d’une abondante documentation qui démontre l’intérét de ses membres pour cette discipline. Cela a permis de collecter de précicuses informations sur des d¢couvertes fortuites qui sont bien souvent les uniques relations de sites archéologiques aujourd’hui détruits par des travaux d’aménagement de plus en plus destructeurs.

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Les photographes de la SEL et le patrimoine quercynois : mise en perspective dans l’histoire de la photographie

Nelly Blaya

A partir du fonds de la Société des Etudes du Lot et plus particuliérement des plaques de verre, aprés une remise en perspective de ce fonds dans I’histoire de la photographie et un point sur les praticiens repérables en cette fin du XIX” siécle dans le Lot, la communication s’efforcera de restituer à certains auteurs leur production et d’analyser leur pratique. Seront évoqués, entre autres, Antoine-Cyprien Calmon, Charles Irague, Armand Viré et quelques anonymes…

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L’hommage provisoire de l’évêque de Cahors et des principaux seigneurs du Quercy à Simon de Montfort durant la croisade contre les albigeois (1211)

Maxime Gazaud

1211, Toulouse. Tandis que le premier siège de la ville fait rage, Guillaume V de Cardaillac se présente au campement de Simon de Montfort. Après avoir pris part à l’éphémère croisade quercynoise durant l’été 1209, l’évêque de Cahors rend hommage au chef de la croisade contre les albigeois et se soustrait ainsi à la suzeraineté du comte Raimond VI de Toulouse. Quelles sont les motivations qui ont poussé Guillaume V de Cardaillac et les seigneurs quercynois à se rallier aux croisés ? A qui revient l’initiative de cette félonie ? La communication tentera d’apporter des réponses à ces questions et en profitera pour aborder brièvement la place du Quercy dans le conflit.

Un document riche d’enseignements, le livre consulaire de Saint-Cirq-Lapopie (1534-1564)

Patrice Foissac

Jean Lartigaut écrivait en 1978: « Il est banal d’affirmer que la communauté est la plus mal connue de toutes les institutions. Ce que nous en savons est ordinairement transmis, comme par ricochet, par des textes intéressant la seigneurie. Aucun des coffres entreposés dans la maison consulaire ou plus souvent dans l’église n’est parvenu jusqu’à nous. » La communication aura pour objet de présenter au public un registre de délibérations municipales de Saint-Cirq-Lapopie tenu de 1534 4 1564. Ce document éclaire l’histoire d’une communauté villageoise dans tous ses aspects : institution consulaire, gestion du port, de l’oeuvre de l’église paroissiale, des communaux, de la justice, etc.

Livre consulaire
de Saint-Cirq-Lapopie
(photo P. Foissac)

Les débuts de la communication administrative, l’exemple du Lot (1789-1815)

Charles Montin

La conférence se propose de valoriser un des trésors découverts dans les archives municipales de Carennac, à savoir une collection unique de 350 placards (affiches) officiels des autorités départementales et de district, de 1791 4 1815, comprenant arrêtés, proclamations, avis et autres documents d’information du public. L’ensemble sera examiné sous deux aspects : ce qu’il apporte à l’histoire du Lot, en montrant notamment comment les autorités départementales appliquent ou adaptent les instructions des régimes successifs ; nouvelle à l’époque, cette «communication» mérite d’être aussi étudiée dans son style, sa forme et son contenu pour en dégager les valeurs et les intentions sous-jacentes.

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De Gisbert à Gisbert ou petite chronique de la vie municipale cadurcienne de 1742 a 1942

Marc Lecuru

De 1742, date à laquelle officie Gisbert, le dernier des premiers consuls perpétuels, à 1942 quand I’État français nomme un autre Gisbert président de la Commission municipale (autrement dit maire) tous les régimes sont représentés : monarchie absolue, Révolution, République, Empire, monarchie constitutionnelle, État français, ce qui n’est pas sans influence sur la vie municipale cadurcienne. Ce sont ces deux cents ans qui sont retracés dans cette chronique, avec leur lot d’anecdotes, d’espoirs et de déceptions, de grands projets et de petites péripéties significatives d’un mode d’existence.

Anatole de Monzie, maire de Cahors

Geneviève Dreyfus-Armand

Anatole de Monzie et Albert Eistein, 2 août 1933, Ostende (photo Maurice Antony)

Entre le 10 décembre 1919 et le 13 mars 1942 Anatole de Monzie (Bazas, Gironde, 1876, Paris, 1947) a été maire de Cahors. Également président du Conseil général du Lot de 1919 à 1940, sénateur dans les années 1920, député à deux reprises (1909-1919 et 1929-1940), il détint neuf portefeuilles ministériels, dont sept pendant sa mandature à la mairie, notamment celui de l’Education nationale, ministère auquel il donna son nom actuel. Il fut auteur d’une douzaine d’ouvrages pendant cette période. La conférence se centrera sur son activité de maire. Le 10 juillet 1940, de Monzie vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain mais le régime de Vichy installera le 13 mars 1942, à la mairie de Cahors, une délégation spéciale présidée par Alexandre Tassart.

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Les lieux de la guerre 1939-1945 a Cahors

Emanuel Carrére

En 1939, est une ville de garnison : elle accueille le 2° bataillon du 16° régiment de tirailleurs sénégalais et une unité des bataillons d’Afrique, les fameux « Joyeux ». Ville de zone dite «libre», elle reçoit dés l’été 1940 une solide implantation du régime de Vichy puis elle est physiquement occupée à partir du 11 novembre 1942 par les autorités allemandes. La conférence proposera un rapide tour d’horizon des bâtiments publics, maisons privées, monuments, places et rues, ayant été le théâtre d’évènements liés au second conflit mondial.

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30 juin 1944: un crime de guerre à Boissière

Chantale Chabaud

« Le 30 juin 1944, à Boissiéres, il fait beau ce jour-la mais… » Après avoir arrêté vingt-trois hommes dans le Gourdonnais, les soldats de l’armée allemande les emmènent vers Cahors et les fusillent au bord de la route, en traversant la commune de Boissières. Ce massacre a profondément marqué la mémoire des Gourdonnais mais aussi des Boissiériens. Cinquante ans après ces événements ils ont été sollicités par Michel Chabaud pour témoigner. Les archives de la Seconde Guerre mondiale récemment accessibles peuvent-elles permettre d”apporter plus de précisions sur ce crime de guerre ?

Monument commémoratif du massacre du pont de Nuzéjouls, Boissières, 30.06.44 (photo QuercyNet)

Administrer provisoirement le Lot a la Libération. Étude et mise en relation du Comité départemental de libération (CDL) cadurcien et de quelques comités locaux de libération (CLL) entre août 1944 et mai 1945

Enzo Delpech

Il s’agit d’’abord de revenir brièvement sur la Libération dans le département et la mise en place d’un nouveau préfet ainsi que du CDL à Cahors. Puis, d’analyser la composition du CDL cadurcien pour montrer en quoi cette assemblée est représentative des principaux mouvements de Résistance ainsi que des partis politiques de l’époque (PCF, SFIO). Ensuite, la conférence montrera les premières mesures prises par ce CDL et reviendra sur le cas controversé de l’Épuration.. Enfin, et surtout, elle se penchera sur la mise en place des comités locaux (CLL) de six communes et leur rôle dans l’administration communale entre le début de l’automne 1944 et les élections municipales d’avril – mai 1945.

Histoire du stade Lucien-Desprats à Cahors

Jean-Louis Conte

A la suite de recherches diverses sur l’histoire du stade cadurcien, il est possible de reconstituer toute la création du stade Lucien-Desprats. Stade mythique des années 1960, ce lieu emblématique de Cahors – rebaptisé quelques années «Robinson Park» – a une histoire passionnante et émouvante car Lucien Desprats est l’un des glorieux soldats de la Premiére Guerre mondiale morts pour la France.

Le stade Lucien Desprats

Quand André Breton découvrait Saint-Cirq-Lapopie, 2019

Michel Auvray

C’est le 24 juin 1950, lors de l’inauguration de « la Route sans frontières des Citoyens du Monde », que le poète surréaliste qualifia de «seule route de l’espoir », qu’André Breton découvrit Saint-Cirq-Lapopie et tomba sous son charme. Acquérant la Maison des mariniers, il y passa tous les étés jusqu’à son décès en 1966, écrivant dés 1951 sur le livre d’or des Amis de Saint-Cirq-Lapopie cette formule devenue ô combien célèbre : “J’ai cessé de me désirer ailleurs. “

Nouvelle borne de Saint-Cirq-Lapopie, 2019 (photo Michel Auvray)

Quelques oiseaux du Lot, peu fréquents, rares ou sur liste rouge.

Alain Fouclet

Les oiseaux observés dans le Lot, présents toute l’année ou migrateurs, sont très nombreux : l’évaluation et le comptage de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) regroupe 232 espèces au 31 décembre 2019. Dans le cadre de cette intervention, il sera nécessaire de se limiter à la présentation d’une vingtaine d’espèces rares ou difficiles à observer ou encore sur liste rouge, vulnérables ou quasi menacées.

Huppe fasciée
(photo Alain Fouclet)

La loutre d’Europe en Quercy

Mathieu Flaujac

Souvent méconnue, la plupart du temps insoupçonnée, la loutre d’Europe est pourtant bien présente sur notre territoire dont la qualité des eaux et les populations piscicoles de plusieurs rivières lui conviennent tout à fait. La conférence permettra de découvrir les moeurs, l’habitat, la biologie et la répartition lotoise d’un des plus attachants et plus discrets carnivores européens.

Loutre d’Europe

Le «Lot illustré» de Léon Mailhol, un inventatre photographique du patrimoine lotois

Joanna Cassoudesalle

Léon Mailhol, né à Castelnau-Montratier en 1888, a exercé en tant qu’instituteur à Sauzet. Mis précocement en préretraite, suite à des problèmes pulmonaires causés par un gazage en 1914, ce passionné d’architecture rurale a sillonné, des années 1930 à son décès en 1960, le département du Lot en photographiant tout ce qui lui semblait digne d’intérêt. Il a ainsi constitué un inventaire photographique du patrimoine lotois au sens large : bâtiments aux caractéristiques exceptionnelles (moulins, églises, etc.), mégalithes, outils ou scènes de vie. Son fils Pierre a poursuivi ce travail jusqu’en 1966. Ce fonds riche de milliers de clichés a été donné en 2017 à la SEL qui l’a dépose aux Archives départementales.

(photo fonds SEL)

Jean Mouliérat, le ténor quercynois mécène et restaurateur du château de Castelnau-Bretenoux

Danièle Mariotto

Né à Vers en 1853, Jean Moulicrat fait une carrière de ténor à l’Opéra-Comique où il interprète les plus grands rôles du répertoire. Atteint d’une maladie des cordes vocales, il met un terme à sa carrière en 1968. Il consacrera le reste de sa vie à la sauvegarde du château de Castelnau-Bretenoux, forteresse médiévale en très mauvais état, dont il entreprend la restauration complète. Il rassemble d’importantes collections de meubles et d’objets d’art dans les salles, lieux de rencontre avec ses amis du monde littéraire et artistique. Très impliqué dans la vie locale du Quercy, il est admis à la Société des Études du Lot en 1897. Il meurt en 1932 après avoir fait don du château à I’État.

Jean Mouliérat devant le château de
Castelnau-Bretenoux, 1931

Les fièvres du phosphate

Thierry Pélissié

Alors que la fiévre du phosphate parcourt l’Europe, ce minerai est découvert en Quercy en 1865, Une intense mais brève activité suscite l’espoir vite déçu d’un eldorado industriel. Restent les fossiles, nombreux et extraordinairement bien conservés, qui attirent les paléontologues, tant scientifiques que collectionneurs ou marchands. Dans les années 1960-1970, en conflit avec les universitaires, les pilleurs de gisements se ruent sur les phosphatières avant qu’en 2015 le classement en Réserve naturelle assure enfin une protection à ce patrimoine unique et révèle une richesse encore insoupçonnée. Aujourd’hui, ce sont des scientifiques du monde entier qui ont contracté la fièvre du phosphate !

Phosphatières, Bach (coll. JMR)