Le sauvetage du Garric blanc, une maison rurale de Pontcirq datant de 1604
A Pontcirq, une association de bénévoles, “La maison du Garric blanc” a attiré l’attention sur cet édifice patrimonial, à moitié enseveli sous une végétation abondante depuis longtemps. Ce bâtiment repéré par les institutions et les grandes collectivités (Département, Région) est mentionné dans l’Inventaire général de la Région Occitanie pour le Département du Lot et dans le site dédié au patrimoine pour le ministère de la culture. La maison a fait l’objet d’une étude scientifique menée pour l’Inventaire de l’architecture médiévale du Lot en 2006, à l’initiative du Département.


Elle n’attendait qu’un peu d’attention des habitants de la commune pour reprendre vie. En effet, il n’existe aujourd’hui que quelques rares exemplaires de ce type de témoignage d’un habitat rural ancien, une construction en pierres, couverte en lauzes.
L’architecte conseil du CAUE du Lot, appelé pour une expertise fin 2024, a relevé une grande fragilité de la maison avec un risque à court terme d’effondrement partiel de la toiture. Sur ses conseils et ceux de Fabien Cadot, chargé du patrimoine au Département, des travaux de confortement ont été entrepris en février dernier par l’association, avec l’accord des propriétaires,et grâce à une subvention du Département du Lot et du mécénat. L’intervention d’un charpentier spécialiste du bâti ancien a permis de consolider la toiture, et le “démoussage” du toit a redonné de la splendeur à la maison!

L’association a parallèlement sollicité les services patrimoniaux de la Direction régionale des affaires culturelles d’Occitanie (DRAC-ministère de la culture). Emmanuel Moureau, Conservateur Chargé de protection pour le Lot, accompagné de Manon Vidal, conservatrice des Monuments Historiques et d’Isabelle Bettschart, ingénieure du patrimoine, sont venus sur place analyser le bâtiment au mois de mars.
Pour Emmanuel Moureau “cette maison est représentative de l’habitat rural des 15ème et 16ème siècle avec des éléments importants de grande qualité comme la cheminée ou la fenêtre, et c’est rare. Le Garric blanc constitue un rare témoignage encore debout de ce qui a pu exister dans les campagnes du Lot à cette époque. En celà elle mérite d’être inscrite aux Monuments historiques de l’État afin d’être protégée et d’éviter sa disparition”, et d’ajouter, “l’action de l’association est déterminante pour atteindre cet objectif”.

Suzanne Mothes, présidente de l’association “La maison du Garric Blanc”, associe tous les adhérents de l’association à l’avancée rapide et efficace de l’action menée. “Je remercie vraiment les propriétaires de la maison qui ont accompagné notre action dans l’intention de préserver cette maison telle que l’avait aimé leur mère, pour qu’elle soit transmise et appréciée en tant que bien patrimonial pour notre village.” Elle poursuit, “bien sûr, si le président du Département et Madame la Préfète, pour l’ensemble des services de l’État, nous assurent de leur soutien précieux, il n’en demeure pas moins que nous n’aurions guère pu aller de l’avant si nous n’avions pas obtenu du mécénat, pour compléter la subvention du Département. Nous souhaitons maintenant que le Garric Blanc fasse l’objet d’une restauration dans les règles de l’art et nous avons dans le Lot les artisans compétents pour cela! “.
Les élus sont aujourd’hui sensibilisés au potentiel que représente pour une commune un bien patrimonial de cette qualité. Nous en avons plusieurs exemples dans le Lot. Interrogé, le maire de Pontcirq, Thierry Chatain, trouve la démarche de l’association positive pour la commune. Il est satisfait que des personnes s’en occupent car c’est un bien unique sur le département.
Autre paramètre très important, les propriétaires, qui ne souhaitent pas conserver la maison, sont disposés à la donner à une association ou une collectivité locale pour qu’elle soit sauvegardée et restaurée.
Thierry Chatain estime à ce propos “qu’il ne faut pas laisser partir un bien comme celui-là. Si l’association ne peut pas recevoir la donation, la mairie ne pourra pas rester indifférente à la proposition .”
La maison du Garric Blanc va donc, dans les mois qui viennent, faire l’objet d’une grande attention avec une possible inscription aux Monuments Historiques dès 2025, ce qui permettrait par la suite l’obtention de subventions de l’État, des collectivités locales et de la Fondation du Patrimoine pour sa restauration, et ainsi d’assurer au mieux sa transmission pour les générations futures.
Francis Barascou